Sujet: Lahanu, je veux vivre libre Lun 16 Mai - 12:20
Nom : Lahanu Age : 14 ans Caractère : Lahanu est une adolescente discrète, apparemment timide, souvent triste et rêveuse. Elle adore les animaux mais se sent moins à l'aise avec les gens. Elle craint les pouvoirs qu'elle peut utiliser, terrifiée à l'idée de devenir un monstre et du plaisir qu'elle peut y prendre. Elle est très douée pour le chant, capable d'interpréter des airs d'opéras avec brio, c'est la seule situation où elle fait montre d'assurance.
Capacités : - Peut calmer les animaux en chantant, ou charmer son auditoire - Sous le coup d'une profonde haine et à condition que sa cible ne maîtrise pas la Force, peut lui infliger des cauchemars ou des illusions effrayantes; lui demande une grande concentration et de l'énergie
En dehors de ça, elle n'est pas arrivée depuis suffisamment longtemps à l'Académie pour maîtriser quoi que ce soit...
Biographie:
Enfance:
Lahanu naquit dans le quartier des esclaves d'un hutt de Nar Shadaa. Sa mère, à la peau aussi rouge que la sienne, dansait pour le bon plaisir des invités de son maître, perle rare qu'il aimait à exhiber pour témoigner de son prestige. Grand collectionneur, il possédait également une ménagerie, bêtes de combat et d'apparat, oiseaux rares, reptiles aux couleurs extravagantes… Cages, volières et terrariums occupaient une vaste aile de son palais. Le père de Lahanu était responsable de cette partie du palais du hutt, en tant que maître des bêtes, à égalité avec le maître des esclaves. Ainsi, il conserva sa fille à ses côtés, lui épargnant le sort des autres enfants souvent malmenés par leur supérieur. Lahanu s'acquittait consciencieusement des tâches que son père lui confiait, remplissant les mangeoires, changeant les réserves d'eau, fascinée par ce zoo privé, errant entre les cages, pouvant rester des heures à écouter les oiseaux siffler. Lorsqu'elle se croyait seule, elle chantonnait assise contre un mur, plongée dans ses rêveries, on voyait alors les fauves s'apaiser progressivement, s'endormir puis se retourner en soupirant d'aise au lieu de faire les cent pas dans leur cage. Ce petit miracle réalisé par une fillette de huit ans à peine eut tôt fait de faire le tour des esclaves qui se gardèrent bien de le mentionner devant leurs supérieurs, craignant qu'on ne leur enlève cette enfant-miracle qui leur permettait de nettoyer les cages sans se faire dévorer… Le favori de Lahanu était un vieux tigre vorn ; étendu contre les barreaux, sa fourrure réchauffait la fillette dont la petite main venait le gratter derrière ses oreilles. Il s'agissait d'un vieux mâle de taille imposante mais perclus d'arthrose, à demi-aveugle, qui ne se déplaçait plus qu'à grand peine, sans doute l'animal le moins agressif de cette ménagerie, trop vieux et fatigué pour se donner la peine de l'être. Lahanu tissa avec lui d'étranges liens d'affections, passant tout son temps libre auprès de lui plutôt qu'avec les quelques enfants de son âge qui vivaient là, reportant sur lui toute son affection. Sans doute se sentait-elle aussi prisonnière que lui, jadis redoutable chasseur des montagnes, tous deux privés de liberté et d'espoir.
Pour autant, il ne faut pas croire que Lahanu était d'un caractère facile. Mimant l'enfant craintive et soumise, elle ne tarda pas à se rendre compte qu'elle pouvait également influencer l'esprit des autres, leur donnant des cauchemars voire des hallucinations. Sa première véritable victime fut Yaork, le maître des esclaves, un type cruel que l'enfant détestait. Chaque nuit, elle se dissimulait non loin de son lit et se concentrait jusqu'à en avoir la migraine, lui infligeant des rêves monstrueux pour le punir de ses traitements : il se voyait toujours déchiqueté par des tentacules ardentes, des insectes s'insinuaient par sa bouche et son nez, le dévorant du dedans, il s'éveillait en hurlant de peur et de douleur, craignant de se rendormir, versant petit à petit dans la folie, commençant même à avoir des hallucinations en plein jours. Il finit par sombrer totalement, se mettant soudainement à hurler au milieu de la journée, fuyant d'invisibles vermines, suppliant qu'on le protège des tentacules ; courant tel un possédé, il glissa dans les marches et se rompit le cou, à la grande satisfaction de Lahanu. Elle exerça ainsi ses talents, réalisant des expériences sur les autres esclaves, tentant de mélanger visions et manipulation par la voix, avec plus ou moins de succès. Elle s'aperçut que sa voix lui permettait de subjuguer un auditoire, qu'elle était capable de la charger d'émotions intenses. Chanter était pour elle un processus cathartique, par lequel elle évacuait les émotions qui se bousculaient en elle, et qui lui valait de ne pas être considérée comme une vulgaire esclave. Lahanu espérait ainsi s'échapper, fuir ce lieu exécré et gagner sa liberté. Quant à infliger des visions… Cela marchait mieux si elle détestait la personne en question, comme pour Yaork, sinon cela ne marchait qu'à peine, voire pas du tout. Personne ne soupçonna que Lahanu était capable d'autre chose que de chanter divinement, son sourire timide, ses yeux innocents, son attitude soumise devant ses supérieurs trompèrent tout le monde. Au reste, ce n'était pas une personne méchante, mais elle avait la vengeance cruelle, comme tous les enfants.
Ce qui sommeille en nous:
Un jour, on lui demanda de se produire devant les invités du hutt ; âgée de quatorze ans, on ne la couvrit que de quelques bouts de tissus et de chaînettes dorées avant de l'exhiber. Elle se lança alors dans ses meilleures interprétations, longuement travaillées pour une occasion de ce type. A la fin de sa prestation, le public mit un moment à reprendre ses esprits, entraîné loin de Nar Shadaa par sa voix. Finalement, le hutt ordonna la suite du spectacle. Lahanu vit alors pénétrer dans la fosse de combat son tigre vorn, boitant et perturbé, sa tête s'agitant de droite à gauche tandis qu'il essayait de se repérer. La cage d'en face s'ouvrit, révélant un gundark bavant d'excitation. Elle supplia le hutt d'arrêter, mais il répondit qu'il était temps de se débarrasser des vieilleries. Poussant un cri, elle se rua vers les barreaux du plancher, parvenant à passer le haut du corps mais bloquée aux hanches ; voyant le gundark se ruer vers son favori, elle hurla de frayeur et de rage, son cri perçant résonna à travers la salle, faisant reculer le gundark de peur et de douleur. À force de se tortiller elle franchit l'obstacle, tombant sur le dos de son tigre, et poussant un second cri presque aussi puissant que le premier, accentuant la détresse du gundark. S'accrochant à sa fourrure, elle hurla « Ici ! Il est ici ! » Une étrange sensation s'empara d'elle, comme si elle se dédoublait, le tigre se ramassa et bondit à la gorge de son adversaire, l'arrachant comme à l'époque où il était un jeune chasseur des montagnes. Le gundark tituba un instant avant de s'effondrer, mort. Lahanu sentit alors le tigre vaciller, ployer les pattes et tomber sur le flanc, le grand mâle fut parcouru de quelques spasmes, puis il ne bougea plus, ses yeux perdirent leur étincelle, son coeur s'arrêta, consumé par l'effort. Lahanu s'accrocha à sa fourrure, le secouant, ne réalisant pas immédiatement que lui aussi était mort. Le chagrin l'envahit en même temps que la colère et elle cria pour la troisième fois, la tête dressée vers le ciel. C'en était trop. Elle en avait assez de cette existence, assez de voir mourir les bêtes qu'elle soignait, assez de n'être qu'un objet sans âme et sans individualité. Elle allait leur faire payer, tous ces monstres sans pitié allaient connaître les pires tourments imaginables. Regagnant la salle, les lekkus s'agitant en tous sens comme pris de folie, un vent étrange entourant son corps et faisant claquer sa robe. Elle leva les bras, ses doigts crispés tel des serres, et entonna une sourde mélopée, projetant sa haine et sa rage à travers sa voix, imaginant la pièce investie par des créatures cauchemardesques et difformes, des tentacules cinglant l'air, des nuées d'insectes vrombissant. La salle s'emplit d'une vapeur rouge et noir, les convives commencèrent à s'agiter, inquiet de ce phénomène ; puis on entendit un vrombissement, une nuée hideuse d'insectes s'engouffra dans la pièce, au même moment, des tentacules cinglèrent les airs, happant leurs proies, se les arrachant jusqu'à les démembrer et des gueules béantes ouvrant sur des abysses infernaux engloutissaient ceux qui passaient à leur portée. Des cris de terreurs s'élevèrent, les personnes présentes dans la salle se tordaient sur le sol, couraient en tout sens, certaines dégainèrent leur blasters et se mirent à tirer ; et à l'entrée de la salle se tenait Lahanu, psalmodiant d'une voix grave, déversant la colère et le ressentiment accumulés pendant toutes ces années, son corps rouge flamboyait, drapé d'ombres et d'étincelles, ses yeux vert avaient pris une teinte orangée, un sourire sadique et cruel déformant ses traits, incarnation de l'horreur pour quiconque levait les yeux vers elle. Ceux qui tentèrent de porter secours à ses victimes furent pris dans l'illusion, victimes à leur tour. Lahanu ne cessa qu'une fois les derniers cris éteints, épuisée et essoufflée, contemplant son œuvre telle une reine, son pied reposant sur le torse d'un homme dont les traits reflétaient l'horreur de son agonie.
Reprenant ses esprits, elle se demanda alors si ses parents allaient bien. Et si elle les avait pris dans son illusion ? Où était sa mère ? Elle ne tarda pas à repérer la twi'lek rouge assise contre un mur. Se précipitant vers elle, elle commença à la secouer mais sans succès : ses yeux vides où perlaient encore quelques larmes ne regardaient plus rien, sa poitrine ne se soulevait plus… « Maman… C'est pas possible, maman ! Elle entendit alors quelqu'un grogner et aperçut un homme en armure arracher son casque, l'air mauvais et grimaçant. « Fais pas comme si tu n'y étais pour rien, petite pute ! « Non… « Tu les as tous tués ou rendus fous. Putain, j'ai du m'électrocuter moi-même pour y échapper… Je vais te régler ton compte… Dégainant un blaster, il le braqua sur Lahanu, prêt à tirer, mais son doigt n'appuya jamais sur la gâchette, une lame écarlate transperça sa poitrine et une voix froide s'éleva. « Je ne crois pas, non. Rengainant son sabre, le Sith sorti de nulle part s'approcha de l'adolescente, ses yeux jaunes flamboyant dans les ombres de sa capuche, sa peau rouge marquée de tatouages noirs et ses lekkus s'agitant au rythme de ses pas. « Très beau travail, jeune esclave. Je crois que tu as mérité qu'on t'ôte ceci. Tendant la main, il fit sauter le collier d'esclave de Lahanu qui le regardait ébahie. « Viens avec moi, maintenant. « Mais… Ma mère… « Elle est morte de ta main, accepte-le, nourris-toi de cette souffrance et de cette haine, et prends la place qui te reviens… Lahanu n'eut pas le temps de répondre qu'elle entendit des pas précipités et la voix de son père résonner : « Lahanu ! Ecarte-toi ! Se retournant lentement, le sith abaissa sa capuche, dévoilant ses traits. Le père de Lahanu s'arrêta, hésita un instant puis baissa son arme vers le sol. « Non… pas toi… « Oh si, mon cousin. Je suis venu récupérer ma fille, la fille que tu m'as volé en même temps que ma femme. Il porta la main à sa poitrine et grimaça. « Je me souviens encore de ton tir de blaster. Tu aurais dû m'achever. Au lieu de ça tu m'as fait roulé dans ce ravin avant de fuir tel un lâche. Je suis d'ailleurs très déçu de la façon dont tu as traité les miens… Esclaves chez un hutt… « Je… « Oui, vas-y, excuse-toi ! Justifie-toi ! Qu'as-tu à dire pour ta défense ? « Je n'ai pas eu le choix… Je ne pensais pas que le hutt les obligerait à travailler... « Oooh pauvre petit cousin jaloux, trahi, trompé par un vil hutt… Tu pensais que te mettre à son service te protégerait ? Que tu aurais la belle vie ? C'est vrai que tu as obtenu un poste envié, maître des bêtes. Toi qui autrefois organisait de minable combats de limaces k'lor, tu en as fait du chemin ! Lahanu ne comprenait pas ce qui se passait : cet homme serait son père ? Et son père aurait tué son père qui était son cousin ? Tout s'embrouillait dans sa tête, c'était bien trop rapide pour qu'elle suive. Et toujours le regard sans vie de sa mère la fixait, la culpabilisant, reproche muet de ses actes. Elle sentit alors quelque chose de froid et visqueux s'introduire dans son esprit, elle entendait la voix du sith résonner dans la salle et dans sa tête : « Tu n'es pas satisfaite de cette existence. Tu veux marcher sous le soleil, pas dans la bave d'un hutt. Tu hais l'homme qui t'as forcée à t'humilier… Lahanu se surprit à répéter ces paroles, les faisant rouler sur sa langue comme un vin raffiné, goûtant ces mots qui lui semblaient chargés de saveurs. Se relevant, elle vint prendre place aux côtés du sith, s'appuyant contre son torse, un sourire aux lèvres. Après tout, c'était son père, un grand sith, un vrai seigneur ; il l'emmènerait loin d'ici, très loin, et elle serait heureuse… « Maintenant, cousin, il est temps pour toi de payer. Tendant sa main il émit un chant sourd, Lahanu vit le visage de son père se tordre de souffrance, tenant sa tête entre ses mains. Cela brisa l'influence du sith, saisissant la poignée du sabre laser, elle l'activa, lui transperçant la poitrine avant de se précipiter vers son père. Celui-ci avait un regard fou, les yeux révulsés tournés vers des cauchemars qu'il était le seul à voir ; le serrant contre elle, elle tenta de ramener son esprit en chantant, l'apaisant petit à petit. Il finit par pousser un ultime soupir, sa tête retomba et Lahanu comprit qu'il venait de rendre l'âme. Derrière elle s'éleva un rire sec et sans joie : le sith n'était pas mort, se tenant les côtes, il se relevait, faisant résonner son rire sur les murs, couvrant les gémissements des survivants. Lahanu se sentit à nouveau envahie par la colère, elle tenta de lui infliger le même sort qu'aux autres mais son sortilège lui fut renvoyé telle une vague glaciale, la faisant vaciller. « Ne crois pas que tu sois à mon niveau ! Tu n'es qu'une enfant dans les Arts Obscurs, moi j'y vis depuis quatorze longues années. Lahanu eut peur alors, car elle était incapable de le plier, incapable de le vaincre… « Tu vas venir avec moi, l'Académie fera de toi un élément redoutable… Ma fille… « Je ne suis pas votre fille ! « Oh que si, et tu le sais, tu l'as toujours su, n'est-ce pas ? Lahanu ne répondit pas, le sith disait vrai, elle le savait intuitivement. Mais il n'était pas son père, son père gisait derrière elle, mort par sa main. Mais elle était tout aussi coupable, si elle avait su se montrer humble, si elle avait su accepter son sort, elle n'aurait jamais tué sa mère… Regardant le sith dans les yeux, elle vit leur ressemblance : les mêmes reflets verts que la colère changeait en orangé, les mêmes pommettes… Elle ne réalisa pas tout de suite que les larmes roulaient le long de ses joues, pleurs silencieux. Elle baissa la tête, enfouissant son visage dans ses mains, s'attendant à connaître une nouvelle vie de souffrance et de servitude ; c'est alors que le sith l'enlaça avec une tendresse qu'elle ne lui soupçonnait pas. « Tu es ma fille, mon seul trésor… Tu deviendras un sith de grand talent, j'en suis certain, tu as ça dans le sang… Tu devras être forte, mais un jour tu fouleras ce monde en toute liberté… Etrangement cette promesse la rasséréna, se relevant, elle quitta la salle enveloppée d'un lourd manteau noir et tenant le sith par la main.
C'est ainsi que Lahanu rejoignit l'Académie, jetée dans le sable et le sang, encore endeuillée, ruminant la mort de ses parents, consciente ne n'être qu'un enfant au milieu de prédateurs. Peu de temps après, on vint l'avertir que son père avait trouvé la mort lors d'un duel, elle n'en éprouva nul chagrin, seulement du soulagement. Rien ne l'attachait plus, elle allait pouvoir vivre sa vie, librement. Pourtant, la perte tragique de sa famille et sa responsabilité dans ce drame ne cessa de la hanter, mâtinant ses espoirs de tristesse et de nostalgie, dissipant son arrogance. Dans les yeux de son véritable père, elle avait vu le monstre qu'elle pourrait devenir et cette seule perspective suffit à l'effrayer : elle redoutait ce qui sommeillait en elle et ce qu'elle pouvait réaliser sous le coup de la colère, incapable de l'accepter, espérant fuir loin vers des montagnes enneigées, des vallons sereins, loin des hommes et de leurs ambitions…