Hayo, aux yeux Azur

Tatooine … Deux soleils brûlants, et du sable, encore et toujours du sable. C’était une journée bien banale parmi tant d’autres. Evy et Shin Suna travaillaient dans une ferme d’humidité. Ils comblaient leur manque de crédit avec un petit atelier de réparation, caché au fond de leur complexe souterrain. La famille recevait de temps en temps la visite de Jawa sur leur terre, afin d’établir un commerce. Après une dure journée de travail, et la fraîcheur de la nuit qui s’installait, le couple de fermier prenaient place dans le salon. Evy, caressait son ventre bien rond tandis que Shin, lui, était derrière les fourneaux en admirant sa femme d’un regard profond. L’heure du repas venait tout juste de sonner, lorsque des cris de douleur retentissaient. Des souffle. Des cris. Un silence. Des pleures. Et des rires.
C’est dans cette univers qu’est née Hayo. Jeune fille aux cheveux d’or et au regard d’azur.
Il n’y a rien à raconter sur son enfance. Elle grandit avec l’amour de ses parents comme beaucoup d'enfants. Toujours souriante malgré les faibles moyens de ces derniers. Que dire de plus ? Je ne tiens pas à vous ennuyer…
Pardon ? Une anecdote marrante ? Un rebondissement ? Laissez moi réfléchir …
Ah ... Oui … Hayo venait tout juste d’avoir huit ans. Elle sorti courir dans le sable comme chaque matin. Elle prétextait que c’était pour faire du sport, que si elle dormait trop, ses pieds allaient pourrir … Mais en vérité, c’est juste qu’elle adorait ressentir le sable chaud sous ses pieds nues. Pour son cadeau d’anniversaire, elle avait obtenu le droit de courir bien plus loin. Elle sentait un vent de liberté, et de fierté ! Le fait que ses parents puissent avoir assez confiance en elle pour la laisser jouer plus loin que d’habitude la rendait heureuse. Cependant, elle s’arrêta brusquement quand elle aperçut un char des sables passer au loin. Dans un petit cri de joie, elle sauta de la dune où elle se trouvait et courra, le plus vite possible vers le véhicule Jawa.
Après quelques minutes de course effrénée, la jeune fille se retrouva au pied du char des sables.
« Heeeeeeeeeeeeeeeeeeeeoooooooooooooo » posant ses mains au coté de sa bouche pour former un mégaphone.
Aussitôt, un petit être sorti du char et se stoppa immédiatement devant la fillette. Il viendra ensuite faire un câlin à celle ci, qui s’empressera de le prendre lui aussi dans ses bras. C’était Klipt, son meilleur ami. Avec lui, la jeune fille fit les 400 coups en ville… Mais aussi à ses parents. Ce jawa faisait parti du clan Nkik où il était d’ailleurs très respecté. Après leur étreinte habituelle, Klipt pris la main d’Hayo et l’emmena dans leur véhicule. Les autres membres de l’équipage feront une ovation à l’arrivé de la fillette, mais Klipt ne perdra pas de temps à ça, et l’emmena directement dans sa cabine. Il farfouilla longuement dans une sorte de coffre avant de lui ressortir un petit paquet.
« Cadeau … Anni… Anniver… Saire… Beaucoup … Retard… Pardon. »
Hayo sourit, voyant que son talent de professeur de basic portait ses fruits. Elle accepta le cadeau, bien que timidement, et ouvrit le paquet avec délicatesse. Elle y trouva un petit bracelet, sûrement crée à partir de matériel de récupération, et à l’abri des regards de ses congénères.  En regardant y de plus prêt, Hayo pu voir une gravure. Klipt avait pris le soin d’écrire « Ami » dans le langage codé qu’il avait crée exclusivement avec l’enfant.
En voyant ça, la jeune fille ne put retenir ses larmes. C’était certainement le plus beau des cadeaux qu’elle n’aura jamais. Elle serra à nouveau son ami et le remerciera longuement en Jawaese.
Ainsi, elle décida de passer sa journée en tant que co-capitaine du char des sables, et parti en quête de débris de vaisseau. Ce fut une rude journée pour elle ! N’étant pas habituée à soulever de lourdes carcasses de métal, elle préférait donner les directives aux petits êtres. Le soir tomba bien vite, et il arriva l’heure de rentrer à la ferme.

Le ciel s’assombrissait, la lumière du crépuscule venait teinter le sable encore chaud de la ferme des Suna. Après un bref au revoir à ses amis jawa, la jeune fille se glissa dans le complexe souterrain. Il y faisait noir, chose rare à cette heure, car ses parents avaient dut arreter de travailler depuis un moment. Elle ouvrit la porte :
« C’est moi ! Il y a quelqu’un ? »
Le silence. La pièce n’était pas éclairé et sentait le renfermé. Evy et Shin n’ont pas encore dut rentrer du travail, peut être un problème technique ?
Hayo alluma alors la lumière et la ventilation puis alla s’installer sur le fauteil avant de remarquer un holo-communicateur sur la table. Intriguée, elle se releva aussitôt et s’avança vers l’objet. Lorsqu’elle appuya sur le bouton, elle vit sa mère sortir de l’appareil, en plus petite et … transparente …
« Hayo … Si tu rentres pendant que nous ne sommes pas là, sache que nous sommes parti à ta recherche, nous n’avons pas eu de nouvelle depuis des heures… Attends notre retour sagement ... »
Oups … Il est vrai qu’elle avait oublié ce petit détail… La fillette avala sa salive bruyamment, redoutant le châtiment suprême lors du retour de ses parents. Elle alla alors patienter sur le fauteuil. Elle attendit… Encore et encore … Ils étaient affreusement longs ! Que faisaient ils ? Surtout en pleine nuit … Ils feraient mieux de rentrer au lieu de chercher du vent …
Hayo fit une légère moue boudeuse, avant de se faire atteindre par le sommeil. Elle ferma les yeux, s’endormant sur le coup.

Le lendemain, la jeune fille se réveilla brusquement. Cherchant ses parents du regard. Toujours personne. Un vent de panique la submergea, où étaient ils ? Cela fait un moment qu’ils auraient du rentrer… Elle attrapa ses affaires, puis sorti de leur maison. Les soleils étaient haut … Elle a dut dormir jusqu’à midi, au moins … Elle alla d’abord regarder dans le hangar pittoresque de la ferme.
Un des speeders familial manquait à l’appel.  Alors ses parents étaient donc toujours à sa recherche … Après un instant, elle posa son sac sur le siège, l’attachant comme elle le pouvait, puis, elle grimpa sur la machine afin de prendre les commandes.
C’était bien la première fois qu’elle se servait seule de ce véhicule, mais la soif de l’aventure et son inquiétude envers sa famille gardaient sa  détermination intacte. Après une bonne respiration, elle actionna les accélérateurs s’accrochant fermement aux poignées… Ce qui ne l’empêcha pas de tomber à la renverse. Elle renonça à piloter se truc, se retournant à la fraîcheur de sa maison.
Elle repris son attente, très longue attente. Mais cette fois ci, tiraillée par la faim.  Elle fit les 100 pas, pour l’aider à patienter, mais c’était inutile. Elle fixa la table avec l’holo.  Elle prit un tabouret, se mettant à hauteur de l’objet. Elle avait déjà vu sa mère l’utiliser pour communiquer avec son père, peut être pourrait elle faire pareil … Hayo appuya sur divers boutons, trouvant ainsi le répertoire.
Shin … Parfait ! Elle enclencha l’appel. Première sonnerie. Deuxième sonnerie… Troisième … Quatrième ...
« Mais pourquoi tu réponds pas, papa .. ? »
Hayo laissa passer plusieurs sonneries avant d’éteindre l’appareil, s’engouffrant de plus en plus dans sa tunique. Que devait elle faire ? Elle observa encore un instant la pièce où elle se trouvait. Elle avait une sensation étrange… C’était bizarre d’être ici sans sa famille … La solitude … Elle ne put empêcher les larmes monter à ses yeux. Qu’avait elle fait ?  Elle reprit alors une ultime fois ses affaires, sortant de leur ferme en courant, s’enfonçant dans le désert sous les rayons brûlants des soleils jumeaux.
Elle marcha en ligne droite. Décidée à aller explorer sa toute première cachette. C’est ici que ses parents ont du aller commencer leurs recherches. C’était une petite caverne, déserte par les animaux locaux. On pouvait y trouver un abri lors de tempête de sable, et un petit foyer agréable quand on voulait se retrouver seul. Elle pénétra donc silencieusement plus en profondeur de la petite grotte.
Elle y trouva le speeder manquant de la ferme, en ruine. Elle mit instinctivement ses mains devant sa bouche pour bloquer un maximum de son. Peut être sa famille était elle en danger ? Elle continua progressivement son chemin, en se cachant de rocher en rocher afin d’arriver au cœur du souterrain.
Des traces de lutte étaient visible : des tirs de blisters noircissaient les parois de la caverne, ainsi que quelques traces de coup sur les pierres. Cependant, il n’y avait plus personne. Hayo s’avança, observant le lieu du combat. Elle y trouva un petit blaster, qui appartenait à son père. Elle le fixa longuement, ne pouvant s’empêcher à nouveau de pleurer, rongé par la culpabilité. Malgré ses yeux humides, elle remarqua une pile de cadavre, entassée dans un coin sombre de la caverne. Elle s’approcha, prudemment, une main sur le nez pour empêcher l’odeur de l’atteindre. Une fois à hauteur, elle remarqua les vêtements distinctifs des hommes des sables. Alors, elle comprit… Elle comprit la gravité de ses actes… Les larmes coulaient de plus en plus rapidement sur ses joues. Ses parents s’étaient mis en danger par sa faute. Elle hurla de plein poumon, hurla sa rage et sa détresse, hurla son désir de revoir ses parents. Une onde s’échappa de la fillette, fragilisant les parois de la grotte. Des pierres tombaient à présent des voûtes rocheuses. Hayo attrapa le blaster de son père et couru vers la sortie. Elle couru, non pas pour se divertir et s’amuser cette fois, mais bien pour survivre. Elle avait peur. Ses sentiments mêlés à une incompréhension totale. Pourquoi la caverne s’effondre-t-elle sans raison ? Pourquoi une onde s’était échappée d’elle ? Tant de questions, et si peu de réponse, mais ce n’était pas le moment. La lumière de l’extérieur commençait à briller au loin. Elle était sauvée.
La jeune fille sorti de la caverne de justesse avant qu’un éboulement y bloque totalement l’entrée. A bout de souffle, elle s’effondra au sol, une main sur son cœur et sa respiration difficile.
La solitude l’a repris de nouveau. Elle ne savait que faire…  Elle ne savait où chercher … Puis, son regard se posa sur des traces dans le sable, au loin. Hayo se redressa, réajusta son sac d’affaire, empoignant son blaster, et repris sa route.
Elle avait lu des tonnes d’information sur ses hommes des sables. Mais pour la fillette, ce n’était qu’une légende. Une simple histoire pour qu’elle évite de partir trop loin. Mais maintenant, elle comprenait pourquoi personne n’empruntait cette voie dans les falaises. Pourquoi son père contournait toujours, malgré le prix d’un gros détour pour aller en ville.
Les soleils commençaient à se coucher, ce qui inquiétait de plus en plus la jeune fille. Plus le temps passe, plus sa famille risquait d’y passer, si ce n’était pas déjà trop tard … Non ! Non, non, non ! Elle ne devait pas perdre espoir. Ils étaient encore en vie, c’est sur !
Après quelques heures de marche, les traces bifurquaient dans un col sombre. Malgré sa peur, elle y pénétra, prudemment. Elle arriva au pied d’une sorte de village, composant essentiellement de yourtes et de tapisserie étranges. Un bruit sourd provenait du ce qui ressemblait au centre de ce village. Il y avait tout un regroupement de ces hommes bizarres. Il formait un petit cercle autour d’un grand totem. Sa petite taille lui permettait de se faufiler un peu n’importe où, elle regardait dans chaque tentes, afin de trouver ses parents, mais en vain… Elle se décida à inspecter le rassemblement. Elle se cacha prêt d’un panier de ce qui sembla être des provisions. Seule sa petite tête dépassait. Entre les cris et les danses archaïques, elle put apercevoir des sortes d’être vivant ligotés contre le poteau de culte.
Une fois la danse des hommes des sables finit, les habitants du village se reculèrent tous, laissant un meilleur champ de vision à la fillette. Ses yeux s’écarquillèrent. C’était ses parents… Attachés là, le visage en sang. Une nausée monta immédiatement à sa tête, bien qu’elle tenta désespérément de se retenir. Elle reprit alors son observation. Un humanoïde, bien plus habillé et décoré que ses congénères s’avança vers Evy et Shin. Il hurla quelque chose d’incompréhensible dans leur dialecte. Les autres levèrent leurs armes au même moment. Puis un silence. L’homme attrapa une dague cachée dans ses vêtements. Il la montra à son peuple qui approuva dans des cris forcenés. Puis, l’instant d’après, il la planta dans le cou du père de la jeune fille.
Hayo hurla aussitôt, bien que les cris des hommes des sables masquèrent le son de la fillette. Elle sorti alors le blaster de sa tunique, tirant à vu sur la population Tusken. Ils prirent conscience des actes de la jeune fille seulement lorsque celle ci toucha de plein fouet la tête de celui qui tenait la dague. Alors, les hommes rentrèrent dans une rage folle, attrapant leurs armes, fonçant sur Hayo.
Pourtant, la jeune fille ne flanchait pas, tirant sur tout ce qui bougeait, mais elle se fit vite débordé.
Les Tuskens la capturèrent , puis l’accrocha au totem, au coté de sa mère et du cadavre de son père.
Elle se débattait comme elle pouvait, mais c’était inutile.
Evy lui sourit, malgré les circonstances.
« Ma fille … Tout va bien se passer … Ne t’inquiète pas ... »
Ne pas s’inquiéter ? Et comment ? Ils allaient mourir là, sans que personne le sache …
« Hayo … Regarde moi … Regarde moi... »
Te regarder ? Pourquoi ? C’est de ma faute si on en est là … Pensa t-elle.
« Hayo … S’il te plaît … Regard … M... »
La jeune fille se retourna, les yeux rouges de larme. Les cris des hommes des sables étaient de plus en plus bruyant. Elle regarda sa mère, les yeux ronds et sans vie, une dague plantée dans le cœur.
Hayo trembla. Le vent vibrait autour d’elle, puis, elle hurla de plus belle. Ses yeux d’un naturel bleu, vira au orange son corps déchargeant encore des ondes de choc vers les Tuskens. Puis , après quelques secondes, elle perdit connaissance, se laissant aller dans les bras de la mort.
Étrangement, elle reprit conscience,  le visage contre le sable chaud. Elle amena sa main devant ses yeux. Elle pouvait la bouger. Elle caressa ensuite le sable avant de relever la tête. Une haute silhouette masquait un des soleils. D’instinct, elle recula vivement, observant son environnement. Elle était loin du village des hommes des sables, elle était … Dans un désert.
« Tu es sans danger, ici. »
C’était une voie de femme. Hayo plissa les yeux afin de tenter de mieux voir. La silhouette était en fait un manteau noir, avec une capuche où tombait deux lekkus rouges.
« Mais … Vous êtes qui ? »