Alakeï, le Fou

Alakeï était un Rattataki issu d'une longue lignée de chef de clan de Rattatak. Son père,  le grand Kôbba Dereness, et sa mère, Varilla Sann, lui trouvèrent dès son plus jeune âge un comportement étrange, et au fur et à mesure qu'il grandissait, les autres membres du clan l'évitait, sans même s'en rendre compte, tandis que les Anciens discutaient dans son dos, en l'observant avec des yeux suspicieux. Il n'avait pas vraiment d'amis, ou une quelquonc forme de relations avec qui que ce soit, pas même avec sa famille. Il ne parlait presque jamais, et n'était pas aussi fort et robuste que les autres enfants de son âge. Il était donc constament mit à l'écart par la totalité du clan.
Jusqu'à ce qu'un jour, un vaisseau qui leur était étranger se posa près du village. En descendirent quatre soldats Impériaux, suivant deux silouettes encapuchonnées. Alakeï avait alors onze ans. Kôbba, en qualité de bon chef de clan, se rendit à leur rencontre, suivit de deux Anciens, de sa femme et de son fils. Il leur présenta ses salutations, et demanda ce que les Impériaux venaient faire ici. L'un des deux encapuchonné, le plus grand, répondit alors :

"Grand Kôbba Derenes, chef du Clan Ak'melan, nous venons t'apporter une grande nouvelle. Ton fils, que nous surveillons depuis quelques temps, a la Force en lui. Il est apte à devenir un acolyte, et à passer les épreuves qui feront de lui un Seigneur Sith."

L'homme, qui était donc un Sith, parlait d'une voix douce, d'une voix agréable à écouter. Mais lorsque Alakeï comprit qu'on parlait de lui, il regarda son père et sa mère, tour à tour, en attente de leur réaction. Kôbba fit signe à Varilla de rammener leur fils à la maison, pendant qu'il discuterait avec les Sith.
Alakeï et sa mère attendirent longtemps avant que le père ne revienne, accompagné des deux Sith. Il déclara alors ces mots :

"Mon fils, tu ira avec eux."

Alakeï s'avança alors vers les encapuchonnés, sans la moindre hésitation, sous le regard ébahi de sa mère. Le grand Sith lui posa la main sur l'épaule, et malgré que son visage fut dans l'ombre de sa capuche, le jeune Rattataki put détecter un sourire sur son visage. Derrière eux, un des gardes Impériaux arrivait, l'arme à la main. Le Sith murmura alors :

"Bien, c'est très bien. Tu vas m'être très utile, tu sais ? Je vais vraiment avoir besoin de toi. Mais avant cela, tu dois me prouver que tu es véritablement apte à devenir comme moi..."

A ce moment là, le garde lui tendit son blaster. Alakeï le prit en main, l'examina, tandis que le Sith lui chuchotait :

"Ils t'ont toujours traité comme un étranger. Maintenant que tu vas changer de vie, tu dois te venger de ces personnes, qui t'ont trahient dès ta naissance..."

Il désigna alors d'un geste de la main ses parents. Alakeï le regarda, surprit, puis observa ses parents. Il se rendit alors compte qu'étrangement, il n'éprouverait rien pour eux. En fait... Le Sith avait raison.

Kôbba et Varilla comprirent trop tard. Plusieurs tirs de blasters résonnèrent dans la pièce. Les parents tombèrent au sol, raides morts.

Le Sith silencieux fit signe au soldat de ramasser les corps. Il se décapuchonna alors et Alakeï réalisa que c'était... une jeune femme brune, ayant la quinzaine, tout au plus. Elle se placer devant la porte, une étrange arme lumineuse à la main. Le grand Sith enleva également sa capuche, dévoilant ainsi son visage. C'était un Sith au sang pur, brun et aux yeux d'or. Il fixa Alakeï, un immense sourire s'étendant sur ses lèvres. Il parla alors d'une voix forte et plus grave :

"Parfait. Tu es plus coopératif que ce à quoi je m'attendais. Dis moi, jeune Acolyte, quel est donc ton nom ?"

"Alakeï, monsieur."

"Tu apprendras vite qu'il faut m'appeler "Excelence", et non monsieur. Mais bon, tant que nous ne serons pas sur Korriban, tu pourras m'appeler... Darth Davarion.

Depuis l'assassina de ses parents, le massacre de son village par les Impériaux et son départ pour Korriban, Alakeï a radicalement changé. Darth Davarion, qu'il considèrait comme son nouveau père, lui avait appris à lire et écrire, ainsi qu'à parler le Basic, qu'il maîtrisait à la perfection vers ses seize ans. Il lui avait enseigner à utiliser les mots pour parvenir à ses fins, ce qui rendit Alakeï beaucoup plus bavard qu'avant. Mais aussi, et surtout, Darth Davarion l'avait fait passé Acolyte, tout en gardant un oeil sur lui. Il le conseillait, l'entrainait, lui apprenait tout un tas de choses sur l'univers entier. Il était doux avec lui, à l'inverse de ses surveillants, beaucoup plus durs et exigeants.
Malgré cela, Alakeï réussissait chaque épreuve qui lui était demandé avec beaucoup de facilité, grâce à Darth Davarion, et son apprentie, Felizia.
Felizia était, tout comme Davarion, agréable, gentille avec Alakeï. Lors de ses premières années sur Korriban, elle le protégeait en cas de problèmes, et n'hésitait pas à organiser des "accidents" pour les Acolytes menaçant la réussite du jeune Rattataki. Elle venait souvent lui parler devant les dortoirs de Korriban, savoir comment se passait ses épreuves, si il allait bien, ce genre de chose.

Lorsqu'Alakeï comparait Darth Davarion et Felizia aux autres Sith, il leur trouvait tellement de différences... Comment pouvaient-ils êtres aussi gentils, et être des Sith ? Alors Alakeï se remémorrait la massacre de son village, celui de ses parents, le sourire carnassier de Darth Felizia en brûlant les maisons et le plaisir qu'avait pris Darth Davarion en broyant la tête d'un bébé sous les yeux de sa mère.

"Non, se disait-il à chaque fois, ils ne sont gentils qu'avec moi..."

Et cette simple pensée le rendait heureux.

Les années passaient. Alakeï gagnait en matûrité, tout autant qu'en muscle. Lorsqu'arrivèrent ses dix-neuf ans, il était devenu un bel homme, fort et intelligent. Darth Davarion semblait fier de lui, et Felizia... Alakeï perdait tous ses moyens en la voyant, il devenait maladroit, et était comblé de bonheur chaque fois qu'elle lui faisait un sourire. Jamais il ne l'avait trouvé aussi belle que durant cette période...

Mais sa dernière épreuve approchait, l'épreuve finale à ne pas rater qui allait lui permettre de devenir officiellement l'apprenti de Darth Davarion, et de quitter Korriban pour explorer, enfin, toute la galaxie. Aussi Alakeï s'entrainait, nuit et jour, pour se préparer à cela. Rien ne pourrait l'arrêter. Il allait devenir le plus puissant Sith que le monde ait jamais connu.
Lorsque le jour fut venu, il se présenta à son surveillant, prêt à affronter le pire. A côté de lui se trouvait déjà l'autre Acolyte, Sarcane, un Zabrak presque aussi fort qu'Alakeï qui, comme lui, avait réussit chaque épreuve avec beaucoup de facilité.



Là où Alakeï préférait utiliser la Force, Sarcane, lui, maniait le sabre avec beaucoup d'agilité. Alakeï avait du respect pour lui, et cela semblait réciproque. Le surveillant regarda les deux Acolytes tour à tour. Il déclara alors d'une voix grave :

"Acolytes, il est temps pour vous deux d'accomplir votre ultime et dernière épreuve. Vous allez devoir... "

Il marqua une pause.

"... vous affrontez. Celui qui survivra deviendra l'Apprenti de Darth Davarion."

Alakeï fut submergés par une vague d'émotions différentes. Il était choqué, mais en même temps surprit d'une épreuve au concept aussi simple, ce qui n'empêchait pas qu'il regrettait d'avance ce qu'il allait devoir faire. Et soudain, il se souvint d'un conseil de Darth Davarion : "Ne sous-estime jamais ton ennemi. Si tu peux, prends de l'avance. Les sales coups existent pour être utilisés, n'hésite jamais..."
Alakeï avait du respect pour son adversaire, c'est pour ça qu'il regrettait déjà ce qu'il allait faire.

Le surveillant reculait, tout en énonçant :

"Préparez-vous à..."

Mais il n'eut pas le temps de continuer. À peine avait-il commencé à parler qu'Alakeï avait déjà allumé son sabre, qui était désormais planter dans le cou de Sarcane. Tandis que le corps inerte tombait lourdement au sol, Alakeï murmura :

"Je suis désolé..."

Le surveillant, quant à lui, était ébahi, la bouche grande ouverte, les yeux ronds. Il sembla se reprendre et hurla sur Alakeï :

"VOUS AVEZ TRICHÉ ! Vous avez totalement..."

"... Réussis l'épreuve."

Alakeï se retourna pour voir Darth Davarion, dans l'encadrement de la porte, droit et dominant de toute sa hauteur le surveillant qui, interromput dans son élan, tenta de se faire le plus petit possible. Le Sith quant à lui, applaudit, le sourire aux lèvres, en déclarant d'une voix forte :

"Je suis fier de toi, Alakeï. Tu as parfaitement appliqué chaque conseil que je t'ai donné, tout au long de tes épreuves. Tu es très largement digne de devenir officielement mon Apprenti. Tu verras, toi et moi, nous allons faire de grandes choses.

Il lui tapota l'épaule chaleureusement. À cet instant, le nouvel Apprenti oublia tous ses regrets, trop heureux d'avoir enfin atteint son but, trop comblé par les compliments de son Maître.

Il pensa alors à Felizia. Ils étaient tous les deux les Apprentis de Davarion. Ils allaient pouvoir se voir plus souvent désormais... Et son coeur s'emplit de joie.

Contrairement à ce qu'il pensait, Alakeï ne vit pas Felizia aussi souvent qu'il l'espérait. Maintenant qu'il servait Darth Davarion, il était tout comme elle envoyé aux quatre coins de la Galaxie, pour accomplir les tâches qui lui était confiées. Cela étant, il était content de cette nouvelle liberté, celle de pouvoir aller là où il le voulait quand il le souhaitait, son Maître lui ayant offert un vaisseau. Il apprit beaucoup sur différents peuples, races et culture. Ils admiraient tout particulièrement les Voss, dont le sens du devoir n'était plus à prouver, mais apréciaient plus encore les Wookie de Kashyyk, à qui ils rendit visite de nombreuses fois. Jamais, en revanche, il ne retourna sur sa planête natale, ni même sur Dathomir, où résidaient d'autres Rattataki. Ils les haissaient plus que tout, et ne regrettaient en rien les actes de son enfance.
En huit ans, depuis son admission en tant qu'Apprenti par Darth Davarion, Alakeï avait énormément progressé. Il s'était beaucoup amélioré en escrime, ainsi qu'en maîtrise de la Force. Son Maître et lui étaient maintenant craint dans de nombreuses régions de la Galaxie, et leur réputation comme leurs pouvoirs ne cessaient de croîtrent.
Alakeï était emplie de fierté, il était fier de lui, fier de son Maître, fier de Felizia et... Ah, Felizia. À chaque fois qu'il pensait à elle (ce qui arrivait régulièrement), il en oubliait presque ce qu'il était entrain de faire. À chaque fois qu'il était envoyé en mission, il avait hâte de revenir, juste pour lui parler.
Il arriva alors un jour, Alakeï revenait d'une mission sur Tatooine, et rentrait donc sur le vaisseau amiral de Darth Davarion. Il alla présenter son rapport à son Maître, qui le félicita de sa réussite. Il se dirigea donc vers ses quartiers, épuisé...

Il ne s'attendait pas le moins du monde à y trouver Felizia.



Elle était assise, sur son lit, les mains sur les genoux. Son regard semblait hésitant, et elle se mordait  la lèvre inférieure. D'une voix douce mais tout aussi hésitante que son regard, elle demanda :

"Je peux te parler ?"

"Euh... Oui, oui... Bien sûr."

Alakeï était pris de court, il se contenta donc d'hausser les épaules et de s'asseoir à côté d'elle sur le lit. Elle prit la parole :

"Écoute... euh... Tu es le seul à qui je fasse confiance... J'ai besoin d'en parler, alors..."



Elle prit une grande inspiration.

"Ok, je me lance... Il y a trois ans, durant une mission, j'ai découvert que mes parents étaient des... des Jedi... C'était la première fois que j'avais une trace d'eux de toute ma vie, je ne les avait jamais vus... Alors, j'ai cherché à en savoir plus... Et après plusieurs mois de recherches... J'ai découvert ce qu'ils sont devenus... Et... J'ai découvert que... que..."

"Que quoi ?"

"Darth Davarion. Il a tué mon père. Et il m'a enlevé alors que je n'étais qu'un bébé..."

Alakeï fut complêtement sonné. "Ses parents, des Jedi ? Les Jedi ne se marrient même pas, alors avoir un enfant... Et puis Darth Davarion ne ferait jamais ça, c'est quelqu'un de bien... Non... Il n'est gentil qu'avec moi..."
Il ne sut quoi dire pendant de longues secondes. Jusqu'à ce qu'il demande :

"Et ta mère ?"

"Davarion l'a épargné lorsqu'il m'a enlevé. Elle est aujourd'hui membre du Conseil Jedi. Du coup, quand j'ai découvert tout ça... J'ai commencé à douter. Toi, on t'a laissé le choix quand tu as tué tes parents, tu les haissais... Je n'ai même pas eu ce privilège. J'aurais voulus en savoir plus... Mieux les connaître. La confiance aveugle que je vouais à Davarion est maintenant ébranlée... Je ne sais pas quoi faire."
"Tu ne peux pas essayer... De tourner la page et de continuer comme avant ?"

Elle le foudroya du regard, et il tenta de se rattraper comme il put :

"Excuse-moi... Je sais pas ce que tu ressens, j'aurais pas dû dire ça. D'ailleurs, je ne dirais rien de ton secret à personne et..."

Il la regarda, et tout en sentant qu'il allait le regretter, il déclara :

"Si jamais tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, sache que je serais toujours là pour ça."

Il se demanda comment elle allait réagir. Son regard s'attendrit alors et elle murmura :

"Tu m'aides déjà..."

Et elle l'embrassa.

Ils eurent un beau mariage, mais qui dût se faire dans le secret. Si Felizia était parfaitement convaincu du meurtre de son père par Davarion, Alakeï, était encore douteux. Mais il ne fallait prendre aucun risque. Si leur Maître apprenait leur union, peut-être les trouverait-ils plus dangereux, et chercherait à les éliminer. C'est du moins ce que pensait la jeune Sith. Mais malgré ses doutes, Alakeï accordait désormais une totale confiance à sa femme, et la suivrait quoi qu'il advienne.
Il y avait cependant un point où il était en désaccord avec elle : les Jedi. Depuis ses découvertes, Felizia était persuadé que les Jedi n'étaient pas aussi idiots et aveugles que ce qu'on lui avait enseigné. Son mari prétendait qu'elle était influencé par le fait que ses parents étaient des Jedi, pour qu'elle puisse tenir de tels propos. Il lui rappelait donc sans cesse que les Sith étaient l'incarnation de la Force, qu'ils étaient puissants, savants, et détenteurs d'un héritage inégalable. Rien de comparable à la folie des Jedi.
Alakeï pouvait comprendre sa réaction : Elle se sentait trahie, elle avait besoin de se raccrocher à quelque chose. Alors, lorsqu'il le pouvait, il essayait de lui expliquer subtilement ce qui avait dû pousser Davarion à l'enlever. Mieux valait être élevé parmis les Sith que parmis les Jedi ! Mais elle ne semblait pas vouloir le comprendre. Au bout d'un moment, ils arrêtèrent d'en parler, ce sujet de conversation les ayant toujours mené à une dispute.
Ils continuèrent leur petite vie amoureuse secrête pendant cinq ans. Ce fut probablement la meilleure période de leurs vies à tous deux.

Et puis, quelque chose vint tout chambouler.



"Je suis enceinte !"

Alakeï mit du temps à réagir.

"Attends... Quoi ?!"

"Comment on va faire ? Demanda t'elle, complêtement paniquée. On ne va plus pouvoir le cacher, Darth Davarion va se rendre compte de notre relation, il va nous en vouloir et..."

"Felizia, reprends ton souffle, calme toi."

Il posa sa main droite sur son ventre, tandis que son autre main relevait son menton. Il l'embrassa alors, et sa main gauche remonta le long de son visage pour venir lui caresser les cheveux. Lorsqu'il détacha ses lèvres des siennes, il lui murmura à l'oreille :

"C'est une merveilleuse nouvelle. Nous devrions profiter de ce moment, plutôt que de nous affoler sur notre avenir. Nous aurons tout le loisir d'en discuter plus tard..."



Si seulement il disait vrai. Les mois passèrent très rapidement, et le ventre de Felizia commençait déjà à grossir. Cela allait bientôt commencer à se voir, il fallait faire quelque chose pour que leur Maître ou l'un de ses officiers ne le remarque pas. L'idée vint finalement de Felizia : Elle demanda à Darth Davarion si ses deux plus loyaux serviteurs pouvait être autorisés à prendre congé de lui durant un an, en échange de toutes ces années de services. Contre toute attente, il accepta, mais à l'unique condition que les deux Apprentis n'utilise pas leur année de congé en même temps, et qu'ainsi, l'un des deux puisse continuer à le servir.

Felizia disparut donc pendant une année complête, sans montrer le moindre signe de vie à qui que ce soit. Alakeï gardait cependant confiance en elle et, tandis qu'il faisait ses missions, il s'imaginait avec hâte le jour où elle rentrerait.

Un an plus tard donc, elle revint au vaisseau amiral, le ventre plat. Alakeï dû se retenir pour ne pas lui sauter dessus dès le moment où elle fut arrivé, lorsqu'elle alla présenter ses salutations à son Maître. Mais à peine furent-ils dans leurs quartiers qu'ils se faisaient déjà l'amour, l'un déshabillant l'autre, en se couvrant de baisers.

Après s'être tous deux soulagés de cette envie, allongés l'un contre l'autre, Alakeï finit par se rappeler la raison de son départ :

"Le bébé ?"

Felizia lui carressa le visage, en lui répondant d'une voix douce :

"Elle est en sécurité. Je l'ai faite garder par une personne qui a toute ma confiance."

Alakeï sourit.

"C'est donc une fille."

"Oui mon amour. Nous irons la voir bientôt."

Il resta alors silencieux pendant quelque minutes, pensif. Soudain, il demanda :

"Felizia... Où étais-tu durant cette année ?"

Elle lui sourit tendrement, l'embrassa et lui murmura à l'oreille :

"C'est un secret..."

Il sourit, et lui rendit son baiser. Après de longues minutes à se regarder dans les yeux, ils finirent par s'endormir.

Alakeï se réveilla tôt, souriant et de bonne humeur. Il s'étira dans le lit, et se retourna vers Felizia, pour la réveiller... Mais elle n'était plus là. Surpris, Alakeï se leva et s'habilla pour aller voir où elle se trouvait. Mais lorsqu'il ouvrit la porte de sa chambre, il vit des soldats courir dans les couloirs, des officiers lancer des ordres à tout va, en hurlant pour bien se faire entendre dans ce vacarme.
Le Sith attrappa alors un soldat au hasard et le tira dans sa chambre, en lui ordonnant de lui dire ce qu'il se passait. Le soldat répondit en begayant que Darth Davarion avait fait demandé toutes les unités sur le pont de commandement. Alakeï le relâcha alors, attrapa son sabre et sa bure, et s'en alla vers le pont de commandement. Après tout, Felizia devait sûrement déjà y être.

Il y avait foule sur le pont, causant un véritable vacarme. Tous les membres de l'équipage, tous les soldats, tous les Sith étaient là, et au milieu, sur une estrade, s'élevait Darth Davarion. Il lui suffit de faire une geste de la main pour que tous le monde se tut. Il se mit à faire un discours, galvanisant les troupes, mais Alakeï n'écoutait pas. Il était occupé à chercher sa femme des yeux, et malheureusement, il ne la trouvait pas. Il reporta donc son attention sur le discours du Darth, bien que de plus en plus inquiet :

"... Et c'est pour ça que je veux tous vous voir combattre ! Et aujourd'hui... Ce que nous risquons d'affronter surpasse tous ce que nous avons eu jusqu'alors. A moins que mon Apprenti ne résolve le problème avant vous..."

Son regard se posa sur Alakeï, un regard qui voulait clairement dire : "J'ai à te parler."
Par conséquent, lorsque les troupes disposèrent, suite au discours de Davarion, l'Apprenti alla voir le Maître. Ce dernier lui fit signe de le suivre dans ses appartements privés. Lorsqu'ils arrivèrent, Davarion saisit chaleureusement les épaules de son Apprenti, en le regardant droit dans les yeux.
"Alakeï... Mon Apprenti. Ce que je vais te dire risque de te bouleverser, mais... Felizia, celle pour qui j'ai tout donné durant toutes ces années, nous a tous deux trahis."

Le Rattataki fut ébranlé en entendant ces mots. Mais il choisit de ne rien montrer de ses émotions devant son Maître, et se contenta de demander, d'un ton légèrement agressif :

"Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous le prouve ?"

"Je l'avais faite surveiller durant son congé. Mon espion devait me faire son rapport à son retour... Felizia est allée sur Tython, Alakeï !" Dit-il en resserant la poigne sur ses épaules. "Elle a parler aux Jedi, et désormais, ils la considèrent comme une des leurs ! Il n'y a pas de pire trahison !"

"Mais... mais c'est impossible ! Elle ne ferait jamais ça, elle vous est loyale depuis toute petite !"

"C'est ce que je croyais moi aussi. Il faut croire qu'elle a accordé sa confiance à quelqu'un qui a surpassé sa loyauté à mon égard. Des gardes étaient sensés l'enfermer, mais elle a totalement disparu dans la nuit. Elle a quitté le vaisseau, et se trouve probablement déjà sur Tython à l'heure qu'il est ! Et c'est pour ça que j'ai besoin de toi. Je ne peux pas envoyer mon armée sur une planête remplie de Jedi. En revanche, toi, tu es suffisament malin pour te faire discret ! Tu pourrais la retrouver, et me la rammener..."

Alakeï le fixa de son regard le plus froid qu'il puisse faire. Il avait fait une promesse à Felizia, il avait promis qu'il ferait tout pour que rien de mal ne lui arrive... Mais lui même à cet instant, se sentait trahi. Il ne savait pas du tout quoi faire face à cette situation. Il resta songeur de longues secondes puis, d'un ton sec et froid, déclara :

"Allez-y vous même !"

Il fit demi-tour, se dirigea vers la porte et...

"Je savais pour votre relation."

Alakeï se stoppa net. Serrant les poings, il se retourna, furieux.

"Et j'ai appris pour la fille. Il faudra lui trouver un nom."

Il parlait d'une voix douce, s'avançant vers Alakeï, puis posa une main sur son épaule.

"Ne préfererais-tu pas qu'elle grandisse parmis les Sith, plutôt que parmis les Jedi ? Elle pourrait devenir plus puissante, et tu pourrais la voir autant que tu veux." Il marqua une pause, avant de reprendre : "Je n'ai jamais cherché à vous blesser ou à gâcher votre amour. Et aujourd'hui non plus, tu sais que je ne lui ferais aucun mal. Je te le demande maintenant, non pas en tant que Maître, mais en tant que père : S'il te plait... Rammène moi Felizia."

Son regard semblait implorant, et sa voix tremblait légèrement. Alakeï fut ému, au point d'en avoir les larmes aux yeux. Alors, il prit une grande inspiration, puis déclara d'un ton ferme :

"J'irais."

Voilà maintenant plusieurs jours qu'Alakeï était arrivé sur Tython, planète où les Jedi faisaient leur formation, et où siégeait actuellement leur Conseil. Il n'avait pas encore vu Felizia, mais avait réussit sans problème à ne pas se faire remarquer. Il avait récement volé un équipement de Padawan, et circulait maintenant librement dans les forêts et les ruines de la planète verte. Il s'était installé une barrière mentale, mais sa couverture n'allait pas tarder à tomber, aussi se faisait-il le plus vite possible. Il se rendit donc au Temple Jedi, un bâtiment plutôt grotesque, mais certes très grand.
Il avait retrouver le vaisseau de Felizia, mais elle restait introuvable. Au bout de  deux semaines, Alakeï commença à se demander si elle n'avait pas quitter la planète avec l'aide de Jedi.
En attendant, Alakeï en profitait pour se renseigner sur les Jedi, observait leurs comportements, leurs façons d'enseigner... Tant de choses divergeaient de la "manière Sith".

Et un jour, alors qu'il traînait à l'interieur, dans le hall du Temple, il vit une femme, plutôt agée, au sourire radieux, qui tenait un nourrisson dans ses bras. Les jeunes padawan s'approchaient pour l'observer, ce même sourire sur le visage. Et derrière ce petit groupe, marchant d'un pas un peu plus trainant, Felizia discutait avec un vieux Maître, toute souriante également.
Alakeï aurait probablement dû la surveiller de loin, en attendant qu'elle soit plus isolée, mais à peine l'eut-il vut qu'il courrait vers elle en se décapuchonnant, en criant son nom :

"Felizia !"

Elle se retourna vers lui, d'abord surprise, et le reconnaissant, éclata en sanglot en le serrant dans ses bras. Ils restèrent plusieurs minutes serrés l'un contre l'autre, tandis que tous le monde autour se retournait vers eux, murmurant des centaines de questions différentes. Lorsqu'ils se détachèrent l'un de l'autre, il demanda, sans la lâcher des yeux :

"Alors, Davarion disait vrai... Tu es devenue une Jedi."

Elle hocha la tête.

"Pas encore vraiment une Jedi, mais oui."

"Tu ne compte pas revenir, alors ?"

Derrière les deux amoureux, quelques Jedi allumèrent leurs sabres laser. Alakeï se retourna vers eux, sa colère montante, sortant également son sabre laser.

"Ne me cherchez pas, Jedi !"

"Stop ! Ça suffit, rangez tous vos armes."

C'était la femme agée qui avait parlé. Tous les sabres s'éteignirent alors, Alakeï rangea donc le sien. Il balaya la salle du regard. Les Jedi autour de lui qui étaient d'abord une bonne dizaine, se trouvait être désormais une quarantaine. Il se sentait à l'étroit, totalement encerclé.
Felizia lui attrappa la main. Elle désigna la femme agée d'un mouvement du menton et, son regard emplit de fierté, déclara :

"C'est ma mère."

Cette dernière tendit alors le nourrisson dans ses bras à Alakeï, qui comprit alors.

"C'est..."

Il prit le bébé dans ses bras. Une vague d'émotion le submergea, et il versa une larme. C'était sa fille.

"Tu lui as donné un nom ?" Demanda t'il en caressant le beau bébé endormi.

"Lira."

"Ça me convient."

Sans lâcher la petite Lira du regard, Alakeï dit d'une voix plus attristée :

"Darth Davarion m'a envoyé ici pour te rammener auprès de lui."

Tous les sabres se rallumèrent, et la mère de  Felizia cria plus fort cette fois-ci :

"J'ai dit ça suffit !"

Mais cette fois, quelques sabres restèrent allumés. Felizia ne souriait plus, et sa mère parla d'un ton sec au jeune père :

"Ce monstre a tué son père, et me l'a enlevé ! Il est hors de question qu'elle retourne sur son vaisseau, une nouvelle fois !

"Il cherche à la protéger ! Et... Felizia, il savait pour nous deux, mais il n'a rien fait. Il m'a envoyé pour te ramener, pas te tuer. C'est la preuve qu'il ne te veut aucun mal. Je te jure que tu lui manque."

Elle le regarda. Elle ne savait clairement pas quoi dire. Alakeï reprit :

"Ecoute. Il m'a imploré de venir te chercher. Je ne comprendrais jamais cette confiance que tu voue aux Jedi... Mais nous avons la chance d'avoir un Maître qui nous aprécient, et qui nous laisse le choix. Je ne peux pas rentrer bredouille. Reviens au moins avec moi, pour lui dire adieu. Il comprendra, j'en suis certain..."

"Les Sith ne comprennent jamais ! Il la tuera avant même qu'elle ait fait un pas vers la sortie !"

"Pas celui-là ! Davarion est peut-être cruel avec les autres, tout autant que je puisse l'être également, mais jamais il ne nous ferait du mal, à Felizia et moi."

Felizia et lui se fixèrent durant un long moment, sans rien dire. Finalement, elle déclara :

"Je vais y aller. Pas pour lui, mais pour toi. Et je lui dirais adieu."

Sa mère l'observait avec des yeux implorants, les Jedi étaient ébahis, et Alakeï était heureux. Ils s'embrassèrent, puis Alakeï se tourna vers la vielle femme.

"Gardez Lira. Je vous ramènerais Felizia très bientôt."

Alakeï fut probablement le seul à entendre les murmures de la mère :
"Ramène la vivante..."

Felizia resta inquiète durant tout le trajet jusqu'au vaisseau amiral. Alakeï avait beau tenté de la rassurer, elle craignait la réaction de Davarion lorsqu'elle lui dirait qu'elle allait partir. Son mari était quant à lui beaucoup plus confiant. Leur Maître était comme un père pour eux, il allait comprendre sa déscision et l'accepter.
En revanche, ce qui inquiêtait Alakeï, c'était ce qui allait arriver ensuite. Il souhaitait plus que tous le bonheur de Felizia. Mais cela signifiait la laisser devenir une Jedi, ce qui allait en totale contradiction avec ses projets, qu'étaient de devenir un Seigneur Sith, et de conquérir la galaxie aux côtés de son Maître.
Leurs rencontres risqueraient de se faire de plus en plus rares, et il ne verrait pas beaucoup sa fille, la petite Lira, grandir. Cela le rendait malheureux, mais il se consolait en se disant qu'il trouverait forcément une solution.



Lorsqu'ils arrivèrent enfin au vaisseau, ils furent acceuillit et escortés par les gardes, qui les suivirent jusqu'au pont de commandement. Là se trouvait, comme à son habitude, leur Maître Darth Davarion. Il se tourna vers eux, et les acceuillit à bras ouverts, littéralement.

"Tu m'impressione vraiment Alakeï. Tu as réussis à te rendre sur Tython et à en revenir vivant, en réussissant en plus de cela ta mission. Tu es digne d'adopter officielement le grade de Seigneur Sith."

Alakeï s'inclina respectueusement.

"C'est un honneur, Excelence."

"Quant à toi, Felizia... Je t'aurais accorder ce même titre si tu n'avais pas pactisé avec les Jedi. Cependant, je suis content que tu sois revenu..."

Felizia voulu parler à ce moment là, mais Davarion reprit la parole, en s'adressant à ses gardes cette fois-ci :

"Allez-y"

Les gardes tirèrent dans les jambes de Felizia, qui malgré sa surprise, réagit suffisament rapidement pour éviter les tirs de blaster. Elle lança son sabre sur les gardes, et trois d'entre eux furent trancher en deux. Mais au même moment, Davarion soulevait la jeune femme par la Force, tout en l'étranglant.
Alakeï était déconcerté, il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Mais lorsqu'il vit l'étranglement de Felizia, il eut le réflex d'allumer son sabre laser, en hurlant de rage... Sans venir voir le garde qui le frappa à la tête, le faisant sombrer dans l'inconscience.



Lorsqu'il se réveilla, il était allongé sur son lit, dans ses quartiers. Son équipement était posé à côté de lui. Il se leva la main au crâne, ayant une grosse migraine. Il sortit de sa chambre, marchant lentement jusqu'au pont de commandement. Il y trouva Darth Davarion, lui tournant le dos.

"Tu es donc réveillé. Tant mieux, tu vas pouvoir reprendre tes missions", déclara t'il, sans même se retourner.

"Où est... Felizia ?" Demanda Alakeï, furieux et articulant ses mots comme il pouvait, malgré ses maux de tête.

"Elle me renseigne sur les Jedi et me fournit un plan détaillé de leur Temple."

"Quoi ?"

À ce moment là, un cri de douleur déchira le calme du vaisseau, résonnant dans chaque pièce de celui-ci. C'était la voix de Felizia.
Alakeï hurla de rage, sortit son sabre et l'alluma, tout en criant :

"VOUS LA TORTUREZ ?!"

"Elle détient des informations essentielles", répondit-il d'une voix parfaitement calme.

"Vous aviez promis de ne pas lui faire de mal ! Sale traitre !"

"Et si tu ne veux pas subir le même sort, je te conseille de t'arrêter là !" Rétorqua t-il d'un ton beaucoup plus dur. "Maintenant, retourne dans tes quartiers, et médite sur les erreurs de ton épouse !"

Alakeï tourna les talons, furieux. Il allait libérer sa femme et tout deux s'enfuiraient du vaisseaux. Cette fois-ci, il avait vraiment été trahi.

Et un jour, il se vengerait.

Davarion ne faisait plus confiance à Alakeï, et c'était réciproque, mais le nouvellement nommé Seigneur Sith était à présent surveillé. Parmis ses nombreux alliés, le Darth avait à sa botte une bande de petits assassins Sith, qui passaient désormais leur temps à épier son Apprenti, en plus des nombreux gardes qui surveillaient ses quartiers.
Alakeï ne put donc pas agir avant trois jours. Trois jours à écouter résonner dans tous les confins du Vaisseau les hurlements de douleur de Felizia. Lui même se sentait torturer mentalement, et en finit même par se demander si ce n'était pas fait exprès.
Mais vers la fin du troisième jour, une occasion se présenta, une occasion qu'Alakeï sût saisir. Ses idiots d'assassins étaient partit boire un coup à la cantina du vaisseau, ne laissant pour seule surveillance que les trois soldats charger de garder les quartiers du Rattataki.
Deux d'entre eux patrouillaient dans le couloir, le troisième étant placé devant la porte de la chambre d'Alakeï. Il ne s'attendait forcément pas à ce que le sabre laser de son prisonnier vienne traverser la porte pour lui transpercer le crâne.
À peine tombait-il au sol que la porte derrière lui était propulsé en avant. Alakeï sortit alors, et envoya son sabre décapiter un garde, tandis qu'il étranglait l'autre de sa main libre. Une fois qu'ils furent morts, il se mit à courir à toute vitesse, de toutes ses forces, animé par la colère et par l'envie de libérer Felizia. Chaque soldats, Sith ou mercenaire qu'il croisa sur son chemin ne restèrent pas en vie bien longtemps après l'avoir vu.
Il y avait une sorte de salle de détention ici, et Alakeï supposa dans sa hâte que son épouse s'y trouvait.

Il ne se trompait pas. La salle était gardé par un assassin, qui eut pour dernière vision un éclair éclater sur son visage, avant qu'il ne tombe, raide mort. Alakeï défonça la porte de la même manière que la précédente, embrocha le garde à l'interieur et...

Il l'a vit, allongée, la peau très pâle et les joues creuses. Felizia semblait inconsciente. Alakeï tenta alors de la réveiller :

"Felizia ? Réveille toi, je vais nous faire sortir de là..."

Elle ouvrit lentement les yeux. En le voyant, elle fit quelque chose qui se rapprochait plus ou moins d'un sourire. Elle semblait essayer de lui dire quelque chose, mais en avait à peine la force.

"Viens, allons-y... On ne doit pas trainer."

Il l'aida à se relever et la soutint pour marcher. Ils empruntèrent le chemin le plus court jusqu'au hangar, en essayant d'aller le plus vite possible. Ils arrivaient près de l'ascenseur lorsqu'une alarme rententit. Alakeï soupira :

"Eh bah, c'est pas trop tôt..."

Ils arrivèrent à l'entrée du hangar. Son vaisseau était juste là, ils étaient sauvés. Ils allaient pouvoir partir, loin de leur ancien Maître...
Des tirs de blaster résonnèrent. Alakeï jeta un oeil derrière lui, sans s'arrêter. Une vingtaine de sodats Impériaux leur tiraient dessus. Il se sentit érrafflé au bras, mais ne stoppa pas sa course pour autant, le vaisseau était à moins d'un mètre...

Ils réussirent à y monter. À peine furent-ils à l'interieur qu'Alakeï déposait sa femme sur le sol, et courrait aux commandes. Le vaisseau décolla, sortit du hangar et entra dans l'hyper-espace. Ils étaient sauvés...

Il retourna voir Felizia, pour la rassurer, lui montrer que tout était finit... Mais ce n'était pas le cas.



Felizia s'était prise trois tirs de blaster dans le ventre. Elle haletait désormais, se battant pour rester en vie. Alakeï se laissa tomber à genoux à côté d'elle, effondré. Il fut prit de gros sanglots, en regardant le visage mourrant de celle qu'il aimait. Ce n'était plus qu'une question de secondes.

"Non... Tu...Tu ne peux pas... mourir..."

La main tremblante de sa femme vint saisir la sienne. Elle le fixa de son regard si doux qui lui faisait perdre tous ses moyens autrefois, et qui le réconfortait depuis leur mariage.

"Alakeï... Ne pleure pas.. Je t'aime..."

"Je t'aime, Felizia..." Répondit-il d'une voix tout aussi tremblante que les mains de sa femme.

Cette dernière ressera sa poigne, et intensifia son regard.

"Alakeï... Lira... Laisse-la devenir une Jedi... Promets-le moi..."

Il hocha vivement la tête.

"Oui... Ce sera la meilleure Jedi que le monde ait connu..." dit-il entre deux sanglots.

"Alakeï ?"

"Oui... mon amour ?"

"Il faut que tu..."

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Alakeï la serra contre lui, pleurant toutes les larmes de son corps. Il poussa alors un hurlement de douleur à glacer le sang.

Felizia, sa raison de vivre, n'était plus.

Alakeï rammena le corps sur Tython. De grandes funérailles furent organisées pour Felizia, et beaucoup parmis les Jedi semblèrent regretter sa mort, mais rien de comparable au deuil de son mari et de sa mère, l'un étant effondré, l'autre se retenant d'exprimer toute forme d'émotions visibles des autres. Mais tous deux furent à jamais changé par cet évennement.

Les jours passèrent, sans que les Jedi ne demandent au Sith de s'en aller. Alors, il restait. Alors les semaines passèrent, puis les mois... Alakeï n'avait pas bougé de Tython depuis exactement dix mois, jour pour jour, lorsqu'il entama sa toute première véritable discussion avec le Grand Maître Ebenelle, la mère de Felizia. Il se trouvaient alors sur un balcon du Temple, admirant tout deux le paysage. C'était elle qui avait engagé la conversation :

"Je sais tout ce que vous avez fait pour Felizia... Et c'est pourquoi je ne suis pas en colère contre vous."

Alakeï, accoudé sur le rebord du balcon, avait alors tourner sa tête vers la Jedi, surprit par ses paroles. Il hésita avant de répondre :

"C'est de ma faute si elle n'est plus là. J'ai choisis de faire confiance à mon Maître plutôt qu'à elle. En faisant cela, je l'ai condamné... C'est une erreur impardonable."

"Même les Sith peuvent être pardonner. Nous commetons tous des erreurs. Si elles existent, c'est pour que nous puissions en tirer des leçons. Celle-ci vous a fait accepter que Lira devait devenir une Jedi, et non une Sith."

En entendant cela, Alakeï bouyonna de rage. Un si lourd prix à payer, pour retenir si peu ? Il n'avait pas besoin que sa femme meurt pour que Lira devienne une Jedi !
Mais il choisit de retenir sa langue.

"Alakeï. À moins que vous n'acceptiez de devenir un Jedi et tourniez le dos au côté Obscur, vous ne pourrez pas rester sur Tython encore bien longtemps. Si nous n'avons pas protesté jusqu'ici, c'était pour Felizia, et pour Lira."

Le Seigneur Sith fit alors une grimace, et replongeant son regard dans le vaste paysage de Tython, il répondit :

"Je comptais repartir bientôt, peut-être d'ici deux semaines, mais... Pourrais-je revenir la voir ?"

Le visage de la Jedi se durçit.

"Lira va devenir une Jedi. Cela inclut qu'elle devra se séparer de vous tôt ou tard. Mais le Conseil vous autorise à revenir exceptionellement sur Tython autant de fois que vous voudrez jusqu'à ses six ans. À  partir de là, sa formation commencera et vous devrez éviter de la voir."

Alakeï hocha la tête.

"Je voudrais qu'il en soit autrement mais... J'ai fais une promesse à Felizia. Je compte bien la tenir."

Il releva la tête, fit demi-tour en direction de la porte.

"Une dernière chose, Alakeï..."

Il s'arrêta, et se retourna vers Ebenelle, le regard interrogateur.

"Pendant six ans, sur Tython, vous serez notre invité et notre ami. Pour moi, vous serez Alakeï, l'époux de ma fille. Mais pour le reste de la Galaxie, vous restez un Sith, et donc mon ennemi. Si nous venions à vous croiser sur une autre planète, si vous revenez sur Tython après ces six années, ou si vous mettez en danger l'un des nôtres, aucun d'entre nous n'hésitera à vous affronter si il le faut. Est-ce bien clair ?"

Alakeï approuva d'un signe de tête, puis fit demi-tour et rentra à l'interieur.

Treize jours plus tard, Alakeï quitta la planète.



Maintenant qu'il avait quitter Tython, le jeune Seigneur Sith n'avait plus qu'une seule idée en tête : la vengeance. Darth Davarion allait payer pour tout ce qu'il avait fait, Alakeï en fit la promesse. Mais il n'était pas idiot pour autant, il n'allait pas attaquer son ancien Maître comme ça, il était beaucoup trop puissant pour lui. Il allait devoir progresser, se faire des alliés, élaborer une stratégie rusée. Et ça allait lui demander du temps, beaucoup de temps.

Ainsi, Alakeï recommença sa recherche de pouvoir, non pas cette fois-ci pour conquérir la Galaxie, mais dans le but de tuer un homme. Il commença par retrouver ses anciens alliés, les Voss et les Wookies. Tandis que les uns lui apprirent des choses sur la Force qui jusque là lui était inconnu, les autres l'aidèrent à se développer physiquement et à s'adapter à son environnement.
Il rencontra bien d'autres peuples, dont les Mandaloriens, qui lui fournirent tout un tas d'astuces de combat et de survie.
Sur Nar Shaddaa, il réussit à faire en sorte que plusieurs petits gangs se mettent à sa botte. Pendant un moment, il servit même de chasseur de prime, en échange non pas de crédits, mais de serment d'allégeance.
Ses compétences, son savoir et sa petite armée n'avaient de cesse de croître au fil des années, qui s'écoulèrent très rapidement.

En parallèle à tout cela, Alakeï revenait régulièrement sur Tython pour voir sa fille. Son moral remontait à chaque fois qu'il la voyait. Lira lui rappelait tellement sa mère... Elle semblait déjà avoir hérité de sa beauté. Elle grandissait vite, et était dôté d'une envie d'apprendre surprenante pour son âge.

Mais justement, son âge aussi avançait, et ses six ans approchaient à grand pas. Alors, la veille de son anniversaire, Alakeï revint la voir une toute dernière fois.

Son vaisseau se posa donc sur Tython.
Maître Ebenelle et Lira l'attendaient devant le Temple. En voyant son père, la petite courrut dans ses bras.

"Papa !"

Alakeï la serra fort contre lui, savourant son dernier moment avec elle. Il resta avec elle toute la soirée, mais lorsqu'elle dût aller se coucher, Alakeï, sous le regard insistant d'Ebenelle, alla lui parler. Il prit son ton le plus doux et le plus chaleureux, et posa sa main sur l'épaule de sa fille :

"Lira ? J'ai à te parler..."

La petite fille se redressa dans son lit et lui fit un grand sourire, prête à l'écouter.

"Lira... Demain, tu vas avoir six ans. Demain, ta formation commencera, tu le sais ça ? Il se trouve que... Comme je ne suis pas un Jedi... Je ne pourrais plus te parler. Et je ne te reverrais probablement plus."

Le sourire de Lira s'effaça. Elle le fixa longuement, et finit par déclarer :

"Alors je veux pas être Jedi !"

"Lira, écoute moi, tu dois devenir une Jedi. C'est important. C'est ce que ta mère voulait pour toi."

La petite fille commençait à pleurer, et Alakeï ne put retenir quelques larmes également. Il la prit dans ses bras, et chuchota à son oreille comme il le faisait avec Felizia :

"Ta grand-mère veillera sur toi. Tu verras, tu vas aimer être une Jedi, tu deviendras un héroïne. Tous le monde t'adorera, tu verras..."

Les pleures de Lira semblèrent se calmer. Alakeï la relâcha alors, et tout en lui souriant tendrement, déclara :

"Bien. Maintenant, il faut se dire au revoir..."

Il carressa son visage une dernière fois, et murmura alors :

"Au revoir Lira..."

"Au revoir papa..."

Trois ans et quelques mois ont passés depuis qu'Alakeï a quitter sa fille. Dix ans depuis que Felizia est morte. Vingt-quatre ans depuis le jour où il était devenu l'Apprenti de Davarion. Trente-deux ans depuis qu'il avait assassiné ses parents.
Les souvenirs n'avait désormais de cesse de défiler dans sa tête, de le hanter. Sa vie semblait n'être qu'un amas d'erreurs et de séparations, et qui aujourd'hui refaisaient toutes surface sous la forme de regrets. Alakeï ne s'était jamais sentit aussi mal qu'à cette période... Il ne réussissait à rien.
Même sa vengeance, à laquelle il consacrait toute son énergie depuis près de dix ans, n'arrivait pas à aboutir. Il n'osait même plus se prétendre Seigneur Sith.
Il doutait de plus en plus de lui, de ses capacités. Ses alliés les plus proches, ses amis qu'étaient les Wookie tentèrent de lui remonter le moral, mais Alakeï ne cessait de baisser dans sa propre estime.
Il en finit même par se dire qu'il était un raté.
À quoi bon continuer de vivre ainsi ? Il voulait plus que tout la mort de Darth Davarion, mais il était incapable de parvenir à son but...

Alakeï fut tiré hors de sa méditation par de bruyants frappements de portes. Il ouvrit lentement les yeux, observant tout autour de lui la salle circulaire entièrement faîte de bois dans laquelle il se trouvait. Il inspira longuement l'air frais et humide de Kashyyk qui se frayait un chemin entre les planches, avant de lâcher dans son expiration :

"Entrez."

Balajaw, l'immense Wookie au poil brun entra dans la salle en poussant des cris propre à son espèce. Il s'agitait dans tous les sens.

"Wow, wow, calme toi mon grand. Dis moi ce qu'il se passe ?"

Balajaw sembla se calmer, et tenta de s'expliquer. Alakeï comprenait à peu près le Wookie, et lorsqu'il comprit ce qui agitait autant Balajaw, il sortit de la pièce en courant, en lançant :

"PREPARE LE VAISSEAU, ON DOIT Y ALLER !"



Si Balajaw disait vrai, Darth Davarion se trouvait actuellement sur Korriban, pour se trouver un nouvel Apprenti. Ce qui motivait autant Alakeï à y aller, c'est qu'il n'avait jamais eu une aussi belle occasion de tuer son Maître. Car si Alakeï était un ennemi pour Davarion, l'ensemble de l'Empire n'avait en revanche rien contre lui. Si il avait tenté d'attaquer son ancien Maître sur son propre vaisseau amiral, il aurait couru à une mort certaine, alors que là... Sur Korriban, Davarion devait, en tant que Darth, se plier aux règles et montrer l'exemple, ce dont le Rattataki, lui, se fichait bien.

Alakeï avait maintenant la meilleure opportunité possible. Il irait jusqu'au bout, il ferait tout pour tuer Darth Davarion. Quoi qu'il advienne.

Désormais, il n'avait plus rien à perdre.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin sur Korriban, Alakeï, en descendant du vaisseau, dit au Wookie :

"Reste ici. Contacte tous mes alliés, je veux que chaque mercenaire, gang, ou Mandalorien qui m'ait prêter allégeance soit devant l'Académie dans deux heures. C'est un ordre."

Alakeï enfila son grand manteau, et fit un premier pas sur le sable chaud de Korriban.

Retour à la maison.



Il avança d'un pas rapide et déterminé jusqu'aux pieds des escaliers de l'Académie. Là, il s'arrêta, pour observer les alentours.

Pour l'instant, nulle trace de son vieux Maître, juste des Acolytes éparpillés tout autour des tombeaux, et des Sith fixant l'horizon en haut des escaliers. Alakeï soupira :

"Les bonnes vielles habitudes ne changent pas, on dirait..."



À cet instant, il remarqua un jeune Acolyte, d'une quinzaine d'années, qui le fixait étrangement. En voyant qu'il s'était fait remarquer, le jeune garçon esquissa un large sourire, et détourna son attention sur un autre Acolyte qui passait devant lui. Son pied s'avança d'un peu trop, et l'Acolyte trébucha dedans. Le jeune garçon lui présenta alors ses excuses et se pencha vers lui, pour l'aider à se relever :

"Excuse-moi, je suis un peu maladroit", dit-il d'un air faussement navré.

Alakeï aperçut alors un geste très rapide et discret, à peine visible : Le jeune garçon venait de prendre un objet dans la sacoche de l'Acolyte. Il le rangea précipitament dans sa propre sacoche, mais l'Acolyte, entrain de se redresser, ne sembla pas le remarquer.

"Encore désolé", dit le garçon en tapotant le dos de l'Acolyte volé, "Bon courage pour ton épreuve !"

A peine l'Acolyte lui tourna le dos que le garçon se précipita à l'interieur de l'Académie. Alakeï, intrigué, le suivit discrêtement. Finalement, il le mena devant un bureau de Surveillant. Le Seigneur Sith n'entra pas, se contentant de rester dans l'encadrement de la porte, tandis que le garçon sortait l'objet volé de son sac et le tendait à son Surveillant.

"Tenez, Surveillant, l'Holocron que vous nous avez demandé"

Alakeï esquissa un sourire.

"Petit salopard..." Murmura t-il.

Le Surveillant félicita son élève, puis ordonna à ce dernier de disposer. Le jeune garçon se dirigea alors vers la sortie, tout fier, mais Alakeï glissa son pied devant la porte. L'Acolyte trébucha et s'étala sur le sol.

"Oh, excuse-moi, je suis un peu maladroit" dit le Sith d'un air faussement navré.

"Karabast..." soupira l'Acolyte. "Vous allez m'punir ?"

Il se redressa tant bien que mal.

"Pourquoi ? Tu sembles avoir réussis ton épreuve. Tu devrais simplement être un peu plus discret... Le défaut, c'est ta sacoche. Pas assez rapide ni discret d'y glisser un objet. Il te faudrait plutôt des poches."

L'Acolyte le regarda, interloqué.

"Qu'est-ce que vous voulez ?"

"Ton aide. Dis moi, serais-tu capable de voler un sabre laser ?"

"Sans problème."

"A un Darth ?"

Il hésita, avant de répondre :

"C'est jouable. Mais je gagnerais quoi à vous aider ?"

"Des poches."

Alakeï lui lança son manteau. Ils s'obervèrent tout deux longuement, chacun tentant de déchiffrer l'autre. C'est finalement Alakeï qui brisa le silence :

"Je suis le Seigneur Alakeï"

"Enchanté, Seigneur Alakeï. M'appelle Arkhaâl."